samedi 2 octobre 2010

100 KM de la vallée du Semnon 1349 D



Un 100km c'est bien plus que de la course à pied, c'est une réflexion sur soi même, une volonté de se dépasser et de repouser ses limites.
La préparation a débuté le 19 juillet, suite aux deux semaines de récupérations post Trail des Moulins.
Un plan d'entrainement bien construit avec une montée en charge progressive entrecoupée d'une semaine allégée etune période de récupération pré épreuve.


Samedi 25 Septembre :
Nous sommes arrivés parmi les premiers au retrait des dossards ce samedi vers 14H, l'organisateur nous a remis le précieux sésame et nous avons discuté du profil de la course, 80 cotes sur ce parcours trés valloné, il faudra être prudent, ne pas s'enflammer et en garder sous la semelle pour la seconde partie.
Un petit détour dans le centre ville de Bain de Bretagne nous laisse entrevoir les derniers métres que nous espérons franchir demain.
Retour à la base et préparation des ravitaillements, une étape clé de ce 100 km, un moment qui permet de se rassurer et de visualiser la distance en la découpant par portions de 10 kms.
Je prépare donc 10 sachets soigneusement étiqueté set programme ma stratégie de course, du sucré léger sur les premiers 40 kms en alternant eau et boisson énergétique sous dosée.
Un ravito plus consistant au km 40, 60 et 80, du gatosport poire canelle, un vrai délice.


Dimanche 26 Septembre:
Lever aux aurores, la température est hivernale, à peine quelques degrés.
Nous nous rendons au gymnase pour le petit déjeuner pré épreuve, moment privilégié de partage entre centbornards en devenir ou confirmé.
La tension est palpable, chacun essaye de se concentrer sur l'épreuve, la journée sera longue, intense mais merveilleuse.
Petit briefing accompagné des encouragements et le départ est alors lancé.

1ère étape:
BAIN de BRETAGNE - PLECHATEL – POLIGNE :
15,850 Km
A travers la campagne, les monts se suivent. Un parcours difficile qui permettra de franchir le Semnon avant de terminer la première étape, laquelle aura nécessairement fait la part belle à ceux qui se sentent pousser des ailes dans les montées.pousser des ailes dans les montées.

La premiére étape se déroulera entiérement de nuit, les kms défilent, les cinq premiers sont repérés puis de cinq en cinq.
J'ai du mal à me réchauffer, les mains s'engourdissent.
Les premiéres cotes arrivent, nous convenons de les marcher, ne pas se laisser entrainer par l'ivresse, nous sommes encore frais, ne pas entamer son capital.
Un 100 km c'est une gestion de course, il n'y a pas de place à l'erreur.
Dés le départ j'applique ma stratégie de course, je bois une bouche pleine de liquide par tranches de 10 mn.
Je prends soin de réchauffer la boisson dans ma bouche avant de l'avaler.
Nous régulons notre allure 10,3/ 10,5 pas plus rapide.
La nuit est noire, la visibilité plus ou moins réduite.
Le premier ravitaillement se situe en haut d'une montée corriace, je m'alimente, un morceau de banane, le seul durant ces 100 kms.
L'arrét est court, à peine une minute, les jambes répondent bien.
Le second ravitaillement arrive à Pléchatel, la chaleur augmente dans les villages, je trouve ces étapes ressourcantes.
Je récupére mon premier ravitaillement, remplis d'eau mon bidon et nous repartons sur la route vers le prochain ravitaillement.
Je consulte réguliérement mon tableau de marche, nous sommes dans les temps, largement, un bon 1/4 h d'avance.
Durant cette premiére étape nous serons relativement groupé, j'ai hate que la course se décante, de me retrouver seul, de profiter pleinement.
Je ne pense pas à l'arrivée mais découpe le parcours par étapes, par villages, on en traversera 16 au total.
J'ai hate que le jour se léve, que le soleil me réchauffe de ces rayons.
Peu avant Poligné nous traversons un lieu ennivrant, un moulin surplombant le semnom, une guirlande lumineuse nous montre le chemin, souvenir inoubliable de ce parcours.
Arrive alors le 3éme ravito, je prendrais deux tucs, cassé le sucré dés le départ, ce sera ma stratégie jusqu'au bout.
Cela passe bien, je laisse fondre sous la langue.
Nous arrivons alors à la seconde étape, second relais pour les relayeurs, second tronçon pour nous.

2ème étape:
POLIGNE - PANCE - LE SEL – LE PETIT FOUGERAY - SAULNIERES :
15,800 Km
Les Villages sont rapprochés. Les montées de Pancé, du Sel de Bretagne et du Petit-Fougeray permettront aux gros mollets de satisfaire leur plaisir. Parcours très vallonné.

Les kilométres s'enchainent, le jour pointe son nez petit à petit laissant apparaitre un léger brouillard.
Cette étape est fantastique, avec Mel nous sommes enfin seuls à parcourir les plaines.
Nous croiserons une féminine au détour d'une montée assez raide vers le Sel de Bretagne, elle gére son effort accompagné de son suiveur.
La distance du semi marathon est effectué peu a prés Pancé, premier quart de course, nous poursuivons notre chemin.
Le lever du jour me fait un bien fou, j'observe les paysages, beaucoup d'exploitations agricoles, des fermes.
Nous sommes en pleine campagne, c'est si apaisant.
Petit à petit nous nous rechauffons, nous laisserons notre veste et la frontale vers le 30 éme kilométre avant Saulniéres.
La fin de la seconde étape se profile, les sensations sont bonnes, je prends du plaisir avec les premiers rayons de soleil qui apparaissent.


3ème étape:
SAULNIERES - TRESBOEUF – LA COUYERE - LALLEU : 15,100 Km
Etape à la portée de tout coureur bien préparé. Pour les centbornards, distance du marathon à l’entrée de La Couyère. Une difficulté à signaler peu avant Lalleu avant de plonger sur cette étape-relais.

Cette 3éme étape permet de récupérer un peu, il y aura moins de cotes, plus de parties roulantes.
J'apercois au détour d'un champ une magnifique vache , je fais partager cette découverte à Mel.
La portion de Saulniéres à Tresboeuf me parait interminable, beaucoup de lignes droites en pleine campagne, je preferre les chemins un peu plus encaissés.
A Tresboeuf m'attend mon premier ravito solide, une portion de gatosport que j'attendais depuis quelques kilométres déja, elle passe sans soucis, de bonne augure.
Je repars donc, les batteries rechargées à blocs.
Un signaleur nous indique que la premiére féminine vient de partir il y a peu du ravitaillement, on se regarde avec Mel, nous sommes concentrés sur notre course et nous n'avons que faire des autres participantes.
Un peu avant La Couyére nous traversons le parc d'un chateau, moment trés agréable, cela permet de révasser un peu sur ce que les hommes étaient capables de construire naguére.
Nous passons la distance du marathon en 4h41, dans ma tête je me dis encore un autre et nous serons proches du but, petit à petit je visualise l'arrivée, je commence à y croire.
Je me raisonne, ne pas s'emballer, la distance restante est encore énorme.

4ème étape:
LALLEU - THOURIE - SOULVACHE - ROUGE :
13,000 Km
La plus courte des étapes mais probablement la plus difficile. Mi-parcours du circuit à la sortie de Thourie. Etape à bien négocier.

A la sortie de Thourie, en descente, la ligne de départ des 50 kms est matérialisé sur le sol, le départ à eu lieu il y a 1h30, ils doivent être loins déja.
Peu aprés la borne des 50 kilos est passé, elle est accompagné d'une citation, comme les bornes kilométriques suivantes le seront.
Je prends le temps de la lire, je ne l'ai plus en mémoire mais elle était trés juste à ce moment la de la course.
Nous sommes dans les temps un gros 5h30, cela nous laisse une marge confortable pour la premiére barriére horaire.
Les jambes sont encore fraiches, les sensations toujours trés bonnes.
Nous passons une premiére fois la premiére féminine quelques kilométres avant Rougé.
La premiére barriére horaire est maitrisé nous arrivons en moins de 7H à ce pointage.
Avec Mel on se pose un peu, prenons le temps de changer de tshirt, de se ravitailler, nous laisserons filer un bon 1/4 d'heure avant de repartir.
Je mange ma seconde part de gatosport qui passe trés bien à nouveau, je discute avec les bénévoles.
La féminine doublée précedemment s'arréte à peine et repart dans la foulée, nous la laissons à sa course, peu nous importent.
Nous repartons tranquilement en marchant la montée avant de tourner à droite direction la voie verte.

5ème étape:
ROUGE - TEILLAY – LA FLEURIAIS – ERCE EN LAMEE : 21,150 Km
Cinq kilomètres plats sur la « voie verte ». Une deuxième partie d’étape plus cossue mais les semi-marathoniens devraient se régaler. Quelques raidillons en fin de parcours avant de finir en descente sur Ercé.

Certainement l'étape la plus difficile non pas par son profil mais par son emplacement dans la course et le changement de surface de la voie verte.
Je suis en pleine digestion, la fatigue se fait sentir.
Les kilométres de voie verte paraissent interminables, nous avons hate avac Mel de voir la borne 65 puis 70.
Un peu avant le 70 je prendrai un comprimé pour la nausée, il me fera énormément de bien.
Nous décidons ensuite de faire du cyrano 15/1, les fractions courues sont difficiles mais passent.
Au détour d'un village nous croisons une petite fille jouant, on peu lire l'admiration dans ses yeux, je pense alors à mes enfants, ils seraient fiers de leur papa.
De longues cotes se profilent en fin d'étape et le 80 éme Kilométre se fait désirer ardemment.
En bas d'une descente le voila enfin, avec mon precieux ravitaillement solide que je deécoupe en deux, en gardant une partie pour le 90 éme.
Il nous reste alors plus que 20 kilomètres, nous changeons alors notre stratégie et adoptoons le cyrano 5/1


6ème étape:
ERCE EN LAMEE – LA BOSSE – BAIN de BRETAGNE : 17,500 Km
Après la très difficile côte de la Richardais et la plongée sur le terrain de moto-cross de La Bosse, les coureurs suivront le Semnon sur plusieurs kilomètres avant de s’offrir les dernières difficultés du parcours à l’entrée de Bain.

Le cyrano fonctionne à merveille, je calcule mentalement que chaque borne de 5 kilos est élogné de cinq fractions.
Je décompte à chaque fois, cela me fait du bien, me permet d'avancer.
A présent nous avons bien chaud, la chaleur est présente, il est temps d'en finir.
Beaucoup plus de coureurs sont présents sur cette étape, les relayeurs en terminent eux aussi également, nous nous faisons rattraper par des fusées galopantes à 18 km/h.
Leurs encouragement nous font du bien, nous sommes dans le dur.
Nous commençons de plus en plus à visualiser l'arrivée.
Nous doublons la premiére féminine à nouveau vers le 87 éme au terrain de Moto Cross local.
Nous ne la reverrons plus, elle marche à présent.
Le passage au 90éme puis 95éme me donne une émotion submergeante, je regarde à plusieurs reprises le chiffre inscrit sur la borne, je savoure.
Je pense à ce moment à ma mére, disparu trop tot, elle est la avec moi dans cette épreuve, elle me donne ce mental si nécessaire aujourd'hui.
Les kms se succédent avec de belles cotes dont la fameuse cote la Richardais mais je sais à présents que nous irons au bout de cette aventure.
Les derniers 5 kms sont indiqués, nous allons les décompter avec délectation.
Cette portion est magnifique, je vis intensément chaque métres parcourus.



Etape groupée:
BAIN (ZA Sabin) - BAIN (gare routière): 1,600 Km
Départ ZA Sabin, montée Adolphe-Orain, traversée du Centre et arrivée gare routière.

La plus belle des étapes en termes d'émotions.
Beaucoup de monde , d'encouragements, de joie, de bonheur.
Je frisonne, l'émotion est à son comble.
Je dis à Mel que nous serons sous les 12h, temps inespéré au départ, l'émotion nous envahie.
Puis il y a cette arrivée, notre foulée s'allonge, nous sommes en harmonie, la musique retentit, l'arche matérialisant la fin du périple est la devant nos yeux.
Mel termine premiére féminine, je suis si fier d'elle, l'organisateur lui passe la couronne de fleur autour du cou, moment inoubliable partagée.



L'aprés course fut magique, on se sent si bien, ennivré par l'ambiance, par ce que nous venons de réaliser.
Une premiére étape dans le monde des centsbornards qui en appelera d'autres, une évidence....

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